De l’incipit comme nom d’auteur : s’autoriser à écrire chez Pierre Bergounioux, Pierre Michon et Jean Rouaud

Quand les écrivains emblématiques du Nouveau Roman s’attachent à commencer sans fin, ceux qui se mêlent d’écrire dans années 80 n’en finissent pas, a contrario, de remettre plus tard l’écriture leur premier mot. Pierre Michon liste Vies minuscules formes son impuissance ; Bergounioux donne voir Le mot atermoiements d’une écriture cherche objet Jean Rouaud finit pas procrastiner l’énoncé nom véritable sujet. Si est ce point difficile pour ces écrivains, c’est qu’au départ il y chez eux un même triple empêchement : l’héritage d’un temps défie récit, le sentiment illégitimité lié l’extraction provinciale, et la commune condition d’orphelin. Mais entre mythologie personnelle poétique d’atelier, Bergounioux, inventent des parades. Se bâtissant filiations secondes s’engageant une double archéologie moi monde, ils refondent l’origine leurs prétentions littéraires. S’adossant aux forces élémentaires, délestent que prédécesseurs avaient formulé préventions contre récit. En définitive, récits s’autorisent précisément incipit, parce phrase commencement porte trace dément l’impuissance première fait réponse affirmations congédiaient possibilité l’espace douloureuse stérilité roman n’est mort, père portée d’adresse, province héritage qu’on peut revendiquer. Ces trois énoncés valent autant comme ouverture, signature.